Poetes, Pretres et Conquérants Maîtres de l’âge du fer, les Celtes ont fini par devenir l’une des cultures les plus puissantes et influentes d’Europe.


celt bowlceltBronze

Magie Et Métaux

Les Celtes étaient connus pour leur ferronnerie, et certaines de leurs œuvres les plus remarquables étaient des chaudrons méticuleusement détaillés qui furent utilisés lors des rites et représentaient des batailles, des dieux et des actes de bravoure.


celtStatue

Des Combattants Redoutables 

Cette représentation moderne d’un guerrier celte est une représentation fidèle de certains des éléments les plus typiques de leur armement et de leurs tenues. Elle comprend une épée qui est aussi magnifiquement ornée qu’elle est meurtrière, et des broches qui servaient à attacher les vêtements portés par les nobles et les classes guerrières.

L’armement des Celtes les rendait invincibles et leur assurait une expansion irrésistible.

Aventure, héroïsme. Mythe et magie. Ce sont les mots qui définissent au mieux le monde et la culture des anciens Celtes. C’était une civilisation puissante et de grande envergure, qui fut mentionnée pour la première fois dans la littérature des historiens de la Grèce antique, lesquels les décrivent comme des gens de grande taille aux cheveux blonds qu’on appelait les Keltoi, et qui vécurent au nord des Alpes. 

Bien que les origines des Celtes aient fait l’objet de débats de spécialistes pendant des siècles - certains déclarant que cette culture était née en Europe centrale et d’autres mentionnant les côtes sauvages de l’Atlantique - ce qui est sûr, c’est qu’ils ont commencé à étaler leur puissance et à s’installer sur tout le continent européen aux environs de l’an 2 000 av. J.-C. L’armement celte - produit de leur métallurgie avancée - les rendait invincibles et rendait leur expansion irrésistible. 

En effet, à l’apogée de leur puissance, les redoutables chars de bataille celtiques à quatre roues voyageaient de la Turquie en Orient jusqu’aux îles britanniques en Occident. Les Celtes n’étaient ni une race unique ni une nation, mais plutôt des gens de divers horizons qui étaient liés par la culture, les coutumes, la religion et surtout la langue. Il s’agissait en effet d’une culture où poètes et conteurs étaient très instruits, estimés et rois. Les Celtes ayant pris de l’expansion dans des endroits aussi lointains que les plaines du centre de l’Espagne et les côtes sauvages de l’Irlande, se sont mélangés avec des tribus locales telles que les Ibères, répandant l’influence celtique de plus en plus loin. Comme preuve de la portée de cette culture, les plus anciennes inscriptions en langue celte furent découvertes dans le nord de l’Italie et remontent au Ve siècle av. J.-C.

Mais vers la fin du premier millénaire av. J.-C., les tribus celtiques battaient en retraite. La majeure partie de la Grande-Bretagne était tombée aux mains des Romains tandis que les tribus germaniques maîtrisaient les Celtes en Europe centrale. Un grand personnage tout aussi historique, qui n’est autre que Jules César, mena alors la charge, changeant l’équilibre des pouvoirs sur le continent européen. Ce puissant général romain allait finir par conquérir la grande terre celtique formée par la Gaule (de nos jours, la France) et la Grande-Bretagne. Dans La guerre des gaules, livre dans lequel César a raconté ses neuf années de campagne contre les Celtes gaulois, il décrit également les batailles, les coutumes et les rois. Il évoque aussi les dieux celtes et leur classe révérée de prêtres, les druides. 

Gardiens Des Mystères 

Bien que César et ses légionnaires romains aient porté un coup fatal à la domination celte sur le continent européen, les Celtes ont riposté une dernière fois et conservé leur culture en Irlande et dans certaines parties de l’Angleterre. Le temps et les Romains ont détruit une grande partie des archives de leur culture et de leurs traditions spirituelles, écrites par les Celtes eux-mêmes. Mais grâce aux manuscrits écrits des centaines d’années plus tard par des moines catholiques irlandais pendant le Moyen Age, certaines de ces histoires mythiques des dieux, familles royales et actes de bravoure ont été préservées. 

Les druides et les prêtres de la religion celte jouent un rôle de premier plan tout au long de ces légendes. Représentant une classe d’érudits, ils ont occupé de nombreuses positions importantes, celles de poètes, de médecins, de leaders spirituels et de gardiens de l’histoire des clans et des lignées. Le mot lui-même vient d’une combinaison de mots celtes « dru » (arbre) et « wid » (savoir), ce qui reflète le caractère sacré des arbres,

Pierres Sacrées 

La majeure partie de l’art créé par les Celtes était de nature religieuse et représentait diverses divinités. Les trois déesses mères (à droite), importantes dans de nombreuses régions furent simplement l’un des nombreux groupes d’entités féminines que les Celtes vénéraient. Ce relief sur pierre particulier a été découvert à Bathwick, en Angleterre.

particulièrement le chêne dans des rites druidiques. 

Dans ses écrits sur les druides, César mentionne qu’ils étaient responsables de tous les sacrifices et rites importants. C’étaient eux qui jugeaient toutes les querelles et différends, et le fait de désobéir à leurs décisions signifiait d’être banni à vie des rites religieux, une sanction dont les gens avaient très peur. 

Les druides passaient leur temps à étudier la poésie ancienne, la philosophie, l’astronomie et les légendes des dieux. Ils étaient aussi chargés d’offrir des sacrifices humains dans les cas où la vie de quelqu’un était en danger à cause de la maladie ou de la guerre. Normalement, c’étaient des criminels qui étaient sacrifiés. On les mettait dans un « homme d’osier » gigantesque, amas d’osier ou de branchages de forme humaine qui pouvait contenir plusieurs personnes, et qu’on faisait ensuite brûler. 

Quand les Romains ont conquis la Gaule et la Grande-Bretagne, les druides furent considérés comme une menace et mis hors la loi ; tandis qu’en Irlande, leur rôle de prêtres prit fin avec l’arrivée du christianisme. Mais au cours de l’âge des ténèbres et jusqu’au Moyen Âge, la culture irlandaise s’est en fait épanouie, car une classe d’écrivains professionnels, poètes, et juges qui s’appelaient les filid, vit le jour et prit leur place. 

L’ESPRIT ET LE MYTHE 

L’un des rôles les plus importants des druides (et de leurs successeurs, les filid) était celui de gardiens des anciens mythes. Ceux-ci furent rarement consignés par écrit, mais furent appris par cœur, les prêtres les plus vénérés mémorisant des centaines d’histoires dans les moindres détails. Ces légendes, comprenant un mélange de mythes et d’histoires, décrivaient la façon dont les terres avaient été conquises par les dieux celtiques et les humains. 

Dans le cas de l’Irlande, elles décrivaient une époque où les dieux ne vivaient pas dans les cieux, mais sur Terre, et utilisaient leurs pouvoirs pour créer la civilisation et apporter la fertilité à la terre. Ces légendes, peuplées de dieux, de héros et de méchants, étaient destinées à informer et à instruire, aussi bien qu’à divertir.

RESPECT DE LA NATURE 

Les Celtes vénéraient la nature et se réunissaient dans des bosquets sacrés pour célébrer des événements tels que la fête du feu, le Festival du feu de Beltane recréé le premier jour de mai dans l’Irlande moderne.

Comme de nombreuses cultures européennes de l’âge du fer, les Celtes pratiquaient une religion polythéiste et il n’y avait pas de texte sacré ni de « bible » à proprement parler. Cependant, il y avait un certain nombre de croyances et d’idées qui prévalaient dans les nombreuses régions où les Celtes s’étaient installés. Elles comprenaient le caractère sacré des arbres et des bosquets qui étaient considérés comme un lieu de culte. C’étaient des lieux saints de refuge spirituel, un peu comme un temple ou une église. 

C’était là qu’ils pouvaient calmer et revigorer les esprits et réconforter les gens en détresse. L’historien romain Tacitus a déclaré à propos des Celtes : « Le bosquet est le centre de leur religion. » En fait, tous les druides - et par conséquent tous les Celtes dont ils s’occupaient - avaient un grand respect

Ce Qui A Créé Merlin

Les mystères et rites sacrés font partie intégrante de la religion celtique. Et aucun élément n’avait plus d’importance dans leur tradition sacrée que les prêtres, connus sous le nom de druides et les bosquets où se déroulaient leurs cérémonies. Un druide particulièrement puissant, connu sous le nom de Myrddinfut finalement nommé Merlin le magicien dans les anciennes écritures du Moyen Âge sur le Roi Arthur et ses Chevaliers de la Table Ronde.

CeltMerlin

Histoire spirituelle de l'humanité

Cycles Lunaires 

La lune était très importante aux yeux des druides et ils organisaient divers festivals lunaires.

celtWorship

Les dieux étaient invoqués en toute occasion : la guerre, les bonnes récoltes, Infertilité et la guérison.

pour la nature, la considérant comme une partie du grand tissu de la vie, sans qu’aucune créature n’ait la suprématie sur une autre. Cependant, même si la religion des Celtes vénérait la nature, ils ne croyaient pas que le monde que nous voyons est le seul qui existe. 

La Vie Dans L’au-delà 

Un élément central de leur système de croyances était l’au-delà - un royaume qui ne peut être perçu physiquement, mais qui est néanmoins réel. Ils croyaient que l’âme était immortelle et qu’à la mort, elle se rendait dans l’au-delà. Cependant, un ancien Celte ne devait pas nécessairement mourir pour aller dans l’au-delà, car c’était un endroit qu’il pouvait aussi visiter pendant un rêve ou durant la méditation. Mais l’au-delà était l’endroit où l’âme se rendait après la mort avant de prendre un autre corps, et c’était la raison pour laquelle les funérailles étaient considérées comme une naissance dans une nouvelle vie. Comme une personne devait mourir pour entrer dans l’au-delà, elle devait donc aussi rendre le dernier soupir dans l’au-delà pour naître dans ce monde-ci. 

Dans toute la mythologie celtique, les histoires de l’au-delà jouent un rôle important dans les agissements et les origines des histoires des nombreux dieux et déesses. La plupart des divinités étaient situées et vénérées dans une région donnée. Néanmoins, il n’y avait que quelques dieux largement admis qui régnaient sur de vastes étendues, allant de l’Espagne et de la France anciennes jusqu’à l’Irlande. 

Parmi les dieux celtiques notoires, il y avait Brigitte (ou Brigit, Brigantia), fille de Dagda, protectrice des poètes, des médecins et des forgerons. Dagda, dont le nom signifie « dieu bon » dieu de la vie et de la mort, Epona, déesse des chevaux et associée à la fertilité, et Macha (ou Morrigan), déesse guerrière redoutée qui était en fait triple et apparaissait sous forme de corbeaux dans une bataille. 

Parmi les autres dieux, importants, en fonction des régions du monde celtique, se trouvaient Sequana, déesse de la Seine, un autre dieu de la Gaule appelé Vasio, Andrasta, déesse de la victoire de la tribu Iceni, et Camulos, dieu de la guerre en Grande-Bretagne et en Gaule. 

Les dieux étaient invoqués en toute occasion : la guerre, les bonnes récoltes, la fertilité et la guérison. On les priait et on leur offrait aussi des animaux en sacrifice. Il y a même des villes actuelles qui ont porté leurs noms d’antan, comme Lyon, en France (ville initialement nommée Lugus, dieu soleil celtique). 

Les Celtes étaient connus pour la beauté de leur ferronnerie, qui représentait souvent les dieux et pouvait être forgée de toutes sortes de manières, comme des épées magnifiques, des bijoux et des outils finement ciselés. Les plus précieux d’entre eux étaient les pendentifs majestueux et les bracelets portés par l’élite, et des chaudrons finement décorés qui étaient considérés comme des symboles de l’abondance. Ces éléments ont aussi joué un rôle important dans les mythes et croyances, comme le chaudron magique qui pouvait ramener les guerriers à la vie et qui furent utilisés par des magiciens Celtes comme Myrddin, qui devint plus tard célèbre sous le nom de Merlin dans les légendes du Roi Arthur. 

Les puissantes armées romaines, suivies par l’expansion et la domination de l’Église catholique, ont finalement submergé la culture, la langue et la religion celtiques. Mais aujourd’hui, dans des pays et régions comme l’Irlande, l’Ecosse, les Cornouailles et la Bretagne, la langue ancienne et sa littérature sont en pleine renaissance, car de plus en plus de gens cherchent à redécouvrir leurs racines ancestrales perdues de vue depuis longtemps. 

Mais en tant que chemin spirituel, même la magie de Merlin n’a pu aider les anciens Celtes à parvenir à une renaissance spirituelle. 

CATEGORIES : mysticisme

A propos de l'auteur

Olivier Charles

M. Charles est intrigué par tout ce qui aide les gens à se comprendre et à comprendre l'univers.

questions d'intérêt

CGU |

Mentions légales